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Le Kick-Boxing 
Le Kick-Boxing est populaire pour sa capacité d'amalgamer une part d'activité aérobic avec deux parts d'arts martiaux, formant un sport fantastique où la compétition n'est pas la motivation première.

 

     On lit souvent que le kick-boxing est une discipline d'origine japonaise. Comment distinguer la discipline elle-même et le terme "kick-boxing", qui ressemble - on l'a compris - plus à de l'Américain qu'à du Japonais ! Alain Delmas et Jean-Roger Callière, spécialistes de la question, nous aident à y voir plus clair sur l'origine de la boxe pieds-poings, et sur l'apparition du terme "kick-boxing" et de la discipline ainsi baptisée.

 

Le Kick-Boxing est apparu dans les années 60.

    Il fut créé par des pratiquants d’arts martiaux, essentiellement de karaté, frustrés de ne pouvoir pratiquer leur art dans un contexte proche de la réalité.

    Progressivement, le Kick-Boxing s’est enrichi de nombreuses techniques provenant d’écoles très diverses d’arts martiaux.

    Cette discipline s’est rapidement imposée comme une référence dans les compétitions martiales pieds poings.

    Le Kick-Boxing est peu différent d’autres pratiques telles que la Boxe Thaï ou la Boxe Française et l’on assiste assez couramment maintenant à des compétitions Open ou l’on retrouve des pratiquants de ces différentes écoles.

    Le Kick-Boxing est sans doute une pratique de grand avenir qui attire de plus en plus de pratiquants séduits par l’aspect libre de ses règles de compétitions.

    La France connaît dans ce domaine des pratiquants de très grande qualité tel que Jérôme Lébanner qui donne encore plus de relief à cette discipline.

    Être un bon pratiquant de Kick-Boxing demande une préparation physique et technique de très bon niveau ainsi que des qualités de courage et de persévérance. C’est une école construite sur l’efficacité qui l’est autant en compétition qu’en self défense.

    Notre ambition est de faire de cette section une véritable référence dans l'enseignement de cette pratique, aux cours ouverts à toutes et à tous, nous ajouterons une véritable école de compétiteurs ou pourront se préparer dans les meilleures conditions les futurs champions

    Déterminer la naissance des boxes pieds-poings n'est pas chose facile. Les premiers combats mettant en scène des protagonistes devant un public datent de la naissance de la civilisation. Cependant avant le christianisme, c'est en Égypte, en Macédoine, en Asie et à Rome que l'on retrouve les traces de confrontations de type "boxe". En Grèce, on parlait de Pugilat et de Pancrace, puis en Birmanie, de Boxe birmane (Bama lethwei). L'ancien Pancrace grec peut être considéré comme précurseur de règles de "boxe totale", puisque tout type de frappe y était autorisé. Il en est de même pour la Boxe birmane où le boxeur utilisait l'ensemble de son corps comme arme. Cette dernière a donné naissance, suite à l'histoire mouvementée de cette région de l'Asie du Sud-est, à la Boxe thaïlandaise (ou Muay thaï).

 

Précision terminologique

    Kick-boxing, peut se traduire par boxe pieds-poings (to kick : "donner un coup de pied" et boxing, bien sûr, relatif à l'action de délivrer des coups de poing). Le terme Kick-boxing, outre atlantique, est une appellation générique de l'ensemble des pratiques de percussion utilisant les techniques de jambes. Chez nous en France, l'activité Kick-boxing, dans la plupart des clubs de boxes sportives pieds et poings, est devenue une discipline à part entière. À l'origine le Kick-boxing américain est un règlement de compétition, permettant aux compétiteurs des différentes pratiques martiales de se rencontrer dans un certain type de confrontation (à l'origine celui de la W.K.A. - World Karaté Association). Il s'est tellement répandu, qu'il est devenu l'une des formes de sport de combat inspirée des arts martiaux la plus pratiquée au monde.

 

Le kick-boxing japonais

    Pour certains, le terme Kick-boxing aurait été inventé au Japon après les jeux olympiques de 1964 par le promoteur de combats Osamu Noguchi pour désigner une version japonaise du Muay thaï. Celui-ci en voyage d'étude dans les pays du sud-est asiatique s'inspira de ce qu'il voyait sur les rings thaïlandais. Peu de temps après, grâce à l'enthousiasme de Kenji Kurosaki adepte de Kyokushinkai (forme de Karaté autorisant les contacts) naissait le Kick-boxing japonais (une boxe où le règlement permettait de frapper à coups de pied, de poing, de genou et de coude, agrémentée de certaines projections de Judo). Le succès fut immédiat. Après avoir créé son propre style de combat, Kenji Kurosaki mit en place un célèbre camp d'entraînement, en 1969, le Méjiro-Gym de Tokyo. Il eut pour élèves des pratiquants renommés comme Akio Fujihira, Toshio Tabata, Yoshiji Soéno, le Français Patrick Brizon, le Hollandais Jan Plas (célèbre entraîneur hollandais) et le brillant Toshio Fujiwara (légende du Kick-boxing

japonais avec 129 victoires). Au cours des premières années, les kick-boxeurs nippons venaient directement du Kyokushinkai.

 

Évolution et mutation des formes de rencontre aux U.S.A.

    À la même période aux États-Unis l'engouement pour le Karaté ainsi que pour les autres arts martiaux (Kempo, Kung-fu, Taekwondo…) et la volonté de certains médias font évoluer les choses. Différents styles de pratiques martiales développèrent des formes de contact variées. De nombreux champions désireux de faire connaître la diversité de leurs techniques, contribuèrent à leur évolution. Des tournois étaient organisés par des styles de combat divers ; comme l'United States National Karate Championship de Jhoon Rhee, la Bataille d'Atlanta d'Ed Parker, et dès 1963 les opens sur ring de Bando Burmese kick-boxing (forme héritière de l'ancestrale Boxe birmane). D'autres tournois importants comme le Mas Oyama All Worth America Championship (Karaté Kyokushinkai au K.O.) ont changé les traditionnels tournois de karaté jusqu'alors organisés sans contact. Également, l'idée de Bruce Lee (célèbre acteur de cinéma, au milieu des années 1970) et de Jhoon Rhee (professeur d'Alan Steen, de Jeff Smith et de Gordon Franks) de combattre avec protections et gants, a ouvert une nouvelle voie pour tous les amateurs de "combat réel".

 

Un tournant décisif

    Aux États-Unis, certains situent la naissance du Kick-boxing le 17 janvier 1970 à Long-Beach (Californie), quand Lee Faulkner organisa une rencontre sur ring au K.O., opposant Joe Lewis à Greg Baines, combat de Full-contact Karate appelé American Kick-boxing par un journaliste.

    Enfin, une autre hypothèse semble faire l'unanimité. Au milieu des années 1970, certains karatékas de haut niveau, décidèrent d'apporter la dose de contact qui manquait à leur discipline de 

compétition. C'est ainsi que commença la "révolution" du karaté. Ils procédèrent à des essais de nouvelles formes de combat. D'abord l'idée de l' "open", satisfaisait les exigences de tous les adeptes des arts martiaux, où les pratiquants portaient des protections en matériau expansé, ce qui leur permettait de toucher un peu plus l'adversaire et sans que le K.O. soit permis. Ainsi on parla d'un American karate, en fait, il s'agissait d'un "point karate" (karaté de type escrime olympique à la touche contrôlée, appelé plus tard en Europe, "semi-contact"). Mais ces grands tournois de "point fighting" (à la "touchette") ne satisfaisaient pas tout le monde ; il fallait une raison, bien plus importante, pour attirer les sponsors et la télévision : le "K.O.system" (les Américains n'appréciaient pas les simulacres de combat). C'est pour ces raisons que naquit le "Full contact Karate" le 14 septembre 1974 à Los Angeles (Californie) lors d'une soirée historique réunissant 12.000 spectateurs. Ce fut le premier championnat du monde P.K.A. sur tatami.

 

La révolution du karaté américain

    Le 1er héros fut le très célèbre karaté-ka Joe Lewis qui disputa le premier match de "karaté " avec des gants de boxe. Un nouveau style de combat était né. Lentement, cette forme sportive se structura, des rencontres s'organisèrent un peu partout et Howard Hanson, célèbre organisateur et ceinture noire de Karaté Shorin-Ryu, eut l'idée d'organiser les combats sur un ring plutôt que sur un tatami. Il fallait une fédération pour régir ce nouveau sport, la première fut la "Professional Karate Association" (P.K.A.) fondée par Mike Anderson et les époux Don et Judy Quine. Cette fédération avait pour objectif de coordonner et de promouvoir cette discipline au niveau professionnel dans le monde entier. Mike Anderson à cette époque dirigeait la revue "Professional Karate 

Magazine" et organisait la "Top ten national" à l'issue de laquelle des sommes importantes étaient distribuées aux vainqueurs. Cette forme de compétition a été introduite en France par Dominique Valéra (célèbre karatéka français) à la fin des années 1970, sous le nom de "Full-contact", appelée plus tard "Boxe américaine" suivant des directives ministérielles.

 

Le kick-boxing version low-kick

    Rapidement les Américains ont dominé le monde occidental avec leurs vedettes : Bill Wallace, dit : "superfoot" grâce à sa légendaire jambe avant. Il fut le porte drapeau du mouvement du "Full contact Karaté", Joe Lewis bien sûr, Jeff Smith (meilleur "point fighter" en 1974, élève du célèbre Coréen Jhoon Rhee, connu comme le "père du Taekwondo américain" et inventeur des protections en plastique utilisées pour le lancement du Full Contact le 14 septembre 1974), Isaias Duenas et Joe Corley.

Mais un autre tournant annonce la naissance du Kick-boxing moderne. Howard Hanson, élève de Mike Stone, professionnel des organisations et visionnaire, s'aperçoit que les règles dans lesquelles les combats s'inscrivent sont trop limitées. Pour lui, un vrai champion doit défendre son titre contre des combattants de tous les pays. Certes, les Américains dominaient "leur monde" mais pour rencontrer les Asiatiques (notamment les Japonais et les Thaïlandais), il fallait ajouter à leur sport une technique essentielle : la frappe dans les jambes ou low-kick. Enfin naquit un style plus complet alliant techniques de poing (boxe anglaise) et de pied (Karaté, Taekwondo…et Muay-thaï) s'appelant le Kick-boxing.

    Une des vedettes de la P.K.A., Benny "the jet" Urquidez, s'inscrit dans ce projet qui donnait naissance à une nouvelle structure, en 1976, s'occupant du Kick-boxing, la "World Karate Association"

(W.K.A.) devenue plus tard la "World Kick-boxing Association". L'emblème choisi par la W.K.A. fut un globe entouré d'une ceinture noire afin de symboliser le but international de cette organisation.

 

Les ratings

    L'élaboration d'un classement indépendant (rating, inventé par Paul Maslak) aida à y voir plus clair dès l'année 1979. Cela permit aux combattants de tous les styles pieds-poings de pouvoir se situer en dehors de tout "star-system", une cohérence émergeait enfin. Désormais les organisateurs devaient respecter un véritable classement mondial. Seuls les vrais champions et leur challenger pouvaient monter sur le ring, titre en jeu.

 

Le kick-boxing en Europe

    Les premières organisations qui eurent lieu en Hollande firent entrer 

l'Europe dans le grand cercle mondial du Kick-boxing. Les Pays-Bas, berceau européen du Kick-boxing, brillèrent avec leurs grands champions tels : Lucien Carbin, André Brilleman, Yvan Hypolyte et surtout les désormais légendaire Fred Royers surnommé "le gladiateur " (superstar des rings avec plusieurs titres mondiaux dans différentes boxes pieds-poings), ainsi que Rob Kaman (à l'efficacité et à la longévité exceptionnelle).

Pour l'arrivée en France de la discipline Kick-boxing, on retiendra les chefs de file, Richard Dieux et Joël Goncalves.

Le développement de cette pratique, malgré la multitude de sports de contact qui existaient déjà, a été possible grâce à ses règles se situant au carrefour d'un style dur comme la boxe thaïe et d'autres styles tels que le Full-contact et la Boxe française-savate.

Pendant un temps, la plupart des pays européens reconnaissait la W.K.A. Ensuite les responsables de grandes fédérations mondiales décidèrent de proposer des titres dans l'ensemble des disciplines pieds-poings (Full-contact, Muay-thaï, et Kick-boxing). À côté de structures sérieuses se développèrent des fédérations fantasques. Ce qui compliqua les choses.

 

Le kick-boxing en France

    Côté français, durant les années 1980 et 1990, il y eut de nombreuses péripéties propres à la mise en place de ces nouveaux sports. Tout d'abord le rejet, à leur arrivée dans l'hexagone, par certaines fédérations d'arts martiaux, puis la création de deux fédérations de Boxe américaine (ou Full-contact) en 1982 : Fédération Française de Boxe Américaine (FFBA-DA) et Fédération Nationale de Boxe Américaine (FNBA). Dès le milieu des années 1980, le Kick-boxing est géré par la W.K.A. France (ou nommé I.F.O. suivant les périodes) sous la houlette de Jean-Paul Maillet et de Francis Hamdaoui. Puis en 1990, elle devient FKB/WKA, présidée par Éric Muller puis par Pascal Tifreau.

    Un agrément provisoire fut accordé aux deux fédérations (F.F.K.B.F.C.-D.A. et F.F.B.A.-D.A.) jusqu'en août 1998. À l'issue de cette échéance, et durant la saison 1998-1999, le Ministère de la Jeunesse et des Sports, après un audit dans chacune des structures, demanda à la C.N.K.B. de la F.F.B.A.-D.A. de proposer un regroupement, afin d'accueillir en son sein le C.N.K.B. de la F.F.K.B.F.C.-D.A. Cette unification donna naissance à la F.K.B.-D.A. (Fédération de Kick-Boxing et Disciplines Associées) créée en 

juin 1999 [agrément ministériel du 3 mai 2000]. Elle deviendra F.F.K.B.-D.A. (Fédération "Française " de Kick-Boxing et Disciplines Associées) à l'obtention de la délégation de pouvoir du Ministère de la Jeunesse et Sports. L'agrément séparé pour chacune des activités (Full, Thaï et Kick) permet un auto-assainissement des structures. D'autre part l'interdiction d'organiser des titres internationaux sur le territoire français éloignera un éventuel profit de dirigeants au détriment des licenciés. Enfin, les boxes pieds-poings rentrent dans une ère de démocratie, où le développement du sport se fait exclusivement par et pour les sportifs.

 

Les champions français

    Depuis les débuts du Kick-boxing, les grands champions français sont : Pascal Le-plat , André Panza, Pascal Ducros, Jean-Claude Félicie, Pascal Delfosse, Richard Sylla, François Pennacchio, Dida Diaffat, Sébastien Farina, Pascal Lafleur. Chez les femmes : Dany Roca, Virginie Ducros, Nancy Joseph, Valérie Hénin, Sandra Geiger, Ermelinda Fernandes.

 

Les fédérations internationales

    Les autres grandes fédérations mon-diales sont : l'I.S.K.A. "héritière" de la P.K.A. qui faisait la promotion du Full-contact à l'origine et la W.A.K.O (World Association of Kick-Boxing Organizations) qui a sa genèse dans l'organisation de rencontres amateurs.

 

Les champions récents

    Les champions de ces dernières années sont : Ernesto Hoost, Gilbert Ballantine, Dominique Ziegler, Kamel Chouaref, Aurélien Duarte, Anthony Elkaim.

Les nations dominantes en Europe sont les Pays-Bas et la France.

 

Alain Delmas, Jean-Roger Callière

 

 

 "Kick-boxing", cette expression anglophone, très utilisée dans le monde des sports de combat et des arts martiaux (même du cinéma), que signifie-t-elle ? Et d'où vient-elle ? Alain Delmas et Jean-Roger Callière nous font suivre depuis l'origine les multiples péripéties d'une expression trop - et souvent très mal - employée

 

Chez nous en France, le kick-boxing comme dans la plupart des pays, désigne un style bien précis de "sport boxe". Kick-boxing est également employé à d'autres usages, voyons-ça de plus près ?

 

A - Origine de l'expression " kick-boxing "

    Contrairement à une idée répandue le kick-boxing n'est ni japonais, ni américain, et encore moins thaïlandais. Par contre l'utilisation du terme anglais, kick-boxing, pour désigner le karaté professionnel américain de "plein contact", a vu le jour aux U.S.A. dans les années 1970.

Etymologiquement, kick (action) en anglais veut dire "coup de pied". Kick-boxing signifie littéralement "boxe à coups de pied".

La "boxe à coups de pied et à coup de poing" n'a aucunement été inventée au 20ème siècle, l'histoire est là pour le prouver.

    Déjà, avant la naissance du Christ, existaient des méthodes de combat égyptiennes (gravures sur sépultures datant de 7000 ans), macédoniennes, grecques (c'est 700 ans avant J.C. que la lutte apparaît aux Jeux Olympiques), romaines (combat dans les cirques de Rome de 186 avant J.C. jusqu'au IVème siècle), etc. Les combats servaient de préparation physique, en cas de guerres éventuelles, et comme un divertissement. Puis, au Moyen âge, d'abord en Occident, on trouve également de nombreuses pratiques martiales (pendant la guerre de cent ans, les rois, les princes et les ducs avaient à leur gage des équipes de combattants et leurs champions recevaient des "salaires" considérables). Également en Orient, on rencontre des pratiques destinées à se défendre, à se nourrir et à se divertir (méthodes de combat indiennes, chinoises, birmanes &endash; pour exemple, la célèbre Boxe birmane -) ainsi que d'autres pratiques en Asie du Sud-est (la boxe thaïe née au 

18ème siècle, la boxe môn, la boxe kachin, la boxe khmer, la boxe laotienne, etc.). Plus près de nous, la Boxe française (ou Savate parisienne et Chausson marseillais) fut codifiée au 19ème siècle. Alors pourquoi tant de confusion sur les origines et sur l'emploi excessif du mot "kick-boxing" ?

B - Clarification de l'expression "boxe à coups de pied" ou " kick-boxing " en anglais

    Nous trouvons dans le langage commun et dans celui des spécialistes de la discipline Kick-boxing différentes acceptions du terme. Les encyclopédistes s'y perdent, tant l'expression est polysémique. Nous décrirons ici les principales utilisations du terme kick-boxing dans le monde ; cela permettra de mieux en cerner son utilisation, d'en percevoir les confusions de genre et donc les abus d'emploi.

C - Les différentes utilisations du terme "kick-boxing" dans le monde

    Quand "kick-boxing" désigne de nombreuses pratiques utilisant "pieds, poings, genoux, coudes, projections… " ne se trompe-t-on pas d'expression ? Alors que le "kick-boxing" est un règlement international de rencontre sportive de type boxe élaboré aux États-Unis dans les années 1970, il en découle dans l'utilisation de ce terme des dérives que l'on pourrait trouver frauduleuses. Nous verrons ci-dessous les différents emplois de cette expression, notamment dans les pays phares des "boxes pieds-poings" (USA, Japon, et certains pays européens).

a - La discipline " Kick-boxing " au Japon

    L'expression "kick-boxing" est employée pour désigner une version

japonaise de la boxe thaïlandaise (ou Muay-thaï).

b - L'expression "Kick-boxing" aux U.S.A.

 1 - "Kick-boxing" désigne le karaté professionnel américain de "plein contact".

On accorde la dénomination "kick-boxing" à Lee Faulkner et à Joe Lewis, pour désigner une forme de karaté professionnel au K.O. qui se déroula le 17 janvier 1970 sur ring, avec des gants de boxe. La rencontre fut annoncée comme combat de Full-contact puis, durant la manifestation, il fut baptisé American kick-boxing.

        Plus tard, le kick-boxing américain se pratiquera avec des protections en matériau expansé (paire de gants, jambières et protège-pieds). Les rencontres se dérouleront sur praticable de tapis en mousse ou sur ring avec comme principe fondateur les techniques du karaté traditionnel (techniques de jambe et de poing) ; Les matchs s'apparenteront à des combats de boxe "à frappe 

réelle" bien sûr. Cette forme de combat à part entière, a donné naissance au Full-contact Karaté/Kick Boxing, puisant ses règles dans un règlement international géré à l'origine par la Professional Karaté Association (PKA), fédération née en 1974.

        Cette "boxe pied-poing" où les protagonistes peuvent utiliser des gestuelles issues de pratiques martiales diverses (techniques de jambe variées, dans différents plans et trajectoires ; coups de poings et de pieds sautés voire retournés, etc.) offre à son utilisateur un panel moteur pouvant donner lieu, en plus de son aspect efficace, à un sens artistique à l'activité duelle.

 

 

    2 - Le label "kick-boxing avec low-kicks" en tant que règlement international de rencontre sportive.

 

        Howard Hanson donne une version nouvelle au karaté professionnel de plein contact, sa forme de rencontre avec frappe dans les cuisses (coup de pied en ligne basse ou low-kick). Il crée en 1977 une fédération mondiale afin de gérer ce sport, la World Karaté Association (WKA). En 1986, à la dissolution de la PKA, le terme Karaté dans l'intitulé fédéral sera remplacé par celui de Kick-boxing ; ainsi kick-boxing® devient une "appellation contrôlée", déposée par son propriétaire exclusif, la W.K.A.

 

    3 - Quand le "Full-contact Karaté" devient du "Kick-boxing"

        En 1986, la PKA, l'une des fédérations les plus importantes au monde est dissoute. Elle donne aussitôt naissance à d'autres fédérations dont l'International Sport Karate Association (ISKA). L'expression "Full-Contact-Karate" (version P.K.A.) rebaptisé entre temps "Full contact" devient "kick-boxing". Et le terme "kick-boxing" dans les appellations fédérales remplace le mot "karate". Ainsi la WKA devient Word Kick-Boxing Association, l'ISKA, International Sport Kick-Boxing Association et la WAKO, World Amateur Kick-Boxing Organization.

Ainsi ces trois dernières fédérations les plus représentées dans le monde, gèreront chacune séparément les titres mondiaux de trois "sports-boxe" qui sont : le "Kick-boxing sans low-kick ou Full-contact", le "Kick-boxing avec low-kick ou Kick-boxing WKA", et la "Muay-Thaï".

 

    4 - "Kick-boxing" en tant qu' "expression générique", utilisé à toutes les "sauces"

        Il s'agit d'une appellation qualifiant des pratiques de combat utilisant les techniques de jambe. Plus précisément " kick-boxing " désigne l'ensemble des boxes pieds-poings sur le continent nord-américain.

Parce que dans la langue de Shakespeare tout est kick lorsqu'il s'agit de donner un coup de pied. Ainsi on trouve des activités employant le préfixe "kick": comme l'aero kick-boxing (ou cardio kick-boxing, activité destinée à entretenir sa condition physique sur le principe du cardio-training).

c - L'expression "Kick-boxing" en Europe

    Ce terme a plusieurs connotations, par la façon dont il a été introduit en Europe.

    1 - Quand "kick-boxing" veut dire "Muay-thaï"

Les Pays-Bas furent terre d'accueil des "kick-boxing". L'un des premiers à faire connaître le kick-boxing japonais en Europe fut Jan Plas. Ce dernier formé au centre d'entraînement Merijo-Gym de Tokyo ouvre une filiale qui verra l'éclosion de champions tels que Rob Kaman et Ramon Dekker.

    2 - Quand "kick-boxing" veut dire "Kick-boxing WKA"

Les Pays-Bas produisirent des grandes vedettes du kick-boxing, brillants dans les autres boxes pieds-poings, entre-autres, Lucien Carbin, Fred Royers, André Brilleman et Ernesto Hoost.

Nation forte des disciplines pieds-poings, le dynamisme du kick-boxing fut entretenu à la fin des années 1980 par Fred Royers, polyglotte, et parfait ambassadeur pour cette discipline en tant que délégué officiel WKA pour l'Europe.

d - L'expression " Kick-boxing " en France

    1 - Quand " kick-boxing " veut dire " Muay thaï "

On attribue l'introduction en France de la discipline Muay-Thaï à Roger Paschy, karatéka français de renom. Baptisée kick-boxing par certains, dès son arrivée en France, elle a gardé très longtemps cette appellation pour plus de commodité. Cette confusion disparaît progressivement car sur l'hexagone les trois disciplines sont gérées par des fédérations séparées.

 

    2 - Vous avez dit " PKA " ou " WKA " ?

En France dans les années 1980, tout s'appelait "Boxe américaine". Ainsi cohabitaient deux types de kick-boxing, ceux qui faisaient dire aux compétiteurs : " Tu combats en quoi ce week-end ? En PKA ou en WKA ?

A cette époque, on définissait donc le kick-boxing WKA, en tant que "boxe américaine avec l'utilisation des coups dans les jambes" (c'est-à-dire avec low-kicks).

 

    3 - Quand " kick-boxing " signifie activité à part entière ou considéré chez nous en France de véritable " boxe pied-poing "

    Son arrivée sur l'hexagone date du début des années 1980. En 1981, Joël Goncalves et Richard Dieux, mettent en place la WKA France. Le premier stage d'entraîneur de kick-boxing WKA se déroule en 1986, sous l'égide de la FFBFS-DA, animé par Jean-paul Maillet et Francis Hamdaoui.

 

    Aujourd'hui, en matière de pratique pugilistique dans la grande majorité des clubs français affiliés à la Fédération de Kick-Boxing (FKB-DA), le kick-boxing WKA est l'activité dominante des entraînements. C'est donc un sport à part entière. Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays, où les pratiquants s'exercent à une certain type d'art martial ou de sport de combat, et participent en supplément aux compétitions gérées par un autre organisme de kick-boxing.

 

En guise de conclusion

    On ne se trompe pas, le terme "Kick-boxing" est bien une expression anglophone (Lapalissade). Donc dire que le kick-boxing est un sport japonais ou autre serait paradoxal ! Soyons sérieux !

Lorsqu'on parle de boxe "avec les pieds et les poings", certes on prononce le terme "kick-boxing". Mais si l'on signale qu'on utilise exclusivement des coups de poing et de pied la chose se précise beaucoup plus. Ce qui vient à l'esprit, en tant que sport à part entière, c'est le kick-boxing réglementé à l'origine par la W.K.A. On ne se trompe pas c'est la forme de kick-boxing la plus représentée sur la planète.

Contrairement à ce qui est écrit dans certains ouvrages sur les sports de combat et les arts martiaux, il n'y a pas qu'un seul kick-boxing originel, mais plusieurs formes de kick-boxing qui ont évolués dans le temps depuis que l'homme, s'affronte en combat singulier et sportif.

    Le kick-boxing est avant tout un règlement de compétition né aux

États-Unis dans les années 1970 en tant que règlement de compétition (codifiée à l'origine par la W.K.A.). C'est avant tout un code sportif de rencontre dans lequel les protagonistes sont assurés par des règles strictes et intangibles : pas de frappe dans les articulations, uniquement des circulaires à l'endroit sur la cuisse, balayage uniquement sur le pied, etc. Les sportifs amateurs sont très protégés (casque, jambières, chaussons en mousse…). Les cibles sont réglementées (le visage, le tronc &endash; sur les faces avant et latérales - et les cuisses). C'est une pratique de boxe au K.O. system, qui à notre connaissance, est la moins dangereuse ; pour exemple, on n'attaque ni les centres vitaux, ni le dos et les articulations. Chez les moins de 18 ans, l'activité compétitive s'appelle Light Kick-boxing, et il s'agit de rencontres à la touche non appuyée. Parmi les boxes pieds-poings, le "kick-boxing WKA" est la discipline la mieux représentée sur les cinq continents (dans plus de cent pays) ; à ce titre, il a vocation à devenir sport olympique.

 

    Confondre le kick-boxing WKA avec d'autres pratiques serait faire une erreur fondamentale, et utiliser son appellation à d'autres fins serait commettre un vol d'identité.

 

    Kick-boxing, marque déposée de la W.K.A. est propriété exclusive, en France, de la Fédération de Kick-Boxing et Disciplines Associées (organisme agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports).

 

    Actuellement les organismes les plus connus gèrent les titres professionnels et les titres amateurs, la W.K.A. bien sûr, la W.K.N. (née en 1997) et la W.A.K.O. (née en 1976) pour les championnats amateurs.

 

Alain Delmas, Jean-Roger Callière*